La lubrification

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A l’ère de l’industrie 4.0, la gestion des actifs industriels est considérée comme un levier important pour fiabiliser et perfectionner l’outil de production. Les promesses d’innovation associées aux solutions capteurs « connectés » et « intelligents » nous conduisent presque à perdre de vue les véritables défis de la maintenance. En d’autres termes, il est question d’agir à partir des symptômes pour être proactif plutôt que de traquer l’initiation d’un mode d’endommagement.

L’excellence de la maintenance repose sur plusieurs piliers complémentaires, entre les retours d’expériences, les besoins d’amélioration pratiques sur le terrain et les possibilités offertes par les avancées techniques et technologiques. Dans ce contexte, la gestion de la lubrification, en particulier celle associée aux roulements, apparaît comme véritable talon d’Achille des équipements industriels. Pourtant les intérêts conférés par un programme de GLAO (Gestion de la Lubrification Assistée par Ordinateur) sont bien réels : réduction des coûts de maintenance, amélioration de la disponibilité des équipements, réduction des arrêts non-planifiés, diminution des consommations énergétiques, etc. De plus, dans l’industrie, l’impact énergétique des moteurs électriques fait aujourd’hui l’objet d’une directive européenne (n°640/2009) imposant la montée en classe de rendement. Cependant, cet effort d’éco-conception doit être couplé à un programme de lubrification efficace et long terme des roulements des moteurs pour véritablement contribuer à la réduction des consommations énergiques et des émissions de CO2.

Connu des égyptiens puis formalisé par L. De Vinci, il y a 5 siècles, le roulement à billes est à maturité depuis le début du XX siècle. Depuis, il est incontournable, sans avoir dû évoluer drastiquement. Les roulementiers ont acquis une très bonne maîtrise de la fabrication (tribofinitions). En parallèle, des lubrifiants toujours plus performants sont élaborés pour améliorer la durée de vie, réduire le frottement, dissiper les calories, protéger les surfaces en regard, etc.

Aujourd’hui, plus de 80% des roulements sont désormais lubrifiés à la graisse (source mogra), seulement il est bien souvent nécessaire de régulièrement faire à des appoints en graisse avec le bon lubrifiant, en bonne quantité et au bon moment. La complexité de cette tâche est la cause principale des défaillances machines et les experts estiment qu’environ 60% des roulements n’atteignent pas la durée de de vie préconisée par fatigue. Idéalement, il est question de maintenir une quantité de graisse optimale dans le roulement que même la tribologie (science du frottement) ne sait pas évaluer. Dans la pratique, les opérations de graissage guidées par des préconisations empiriques restent mal maîtrisées, même avec des graisseurs automatiques et surtout elles ne sont pas objectivées par des relevés de mesures. Par conséquent, ces liaisons mécaniques stratégiques sont très souvent sur-lubrifiées ou sous-lubrifiées, réduisant ainsi la fiabilité tout en pénalisant les rendements énergétiques des équipements. Pourtant, l’Asset management orienté « Lubrification » apporte des leviers concrets d’amélioration, reposant à la fois sur des facteurs humains, organisationnels, techniques et technologiques qui seront abordés lors de ce workshop (cf descriptions des interventions). En particulier, seule la lubrification assistée par les ultrasons permet de définir des plans de graissage adaptés à chaque besoin ou « soif » du roulement. 

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